Rencontre avec notre ambassadeur Julien Lapraille
C’est à l’occasion d’une visite à la Banque Alimentaire de Charleroi et du Centre et à l’association locale affiliée Comme chez Nous que nous avons rencontré notre ambassadeur Julien Lapraille. Il nous parle de sa passion pour la cuisine et de sa sensibilité à la précarité alimentaire.
Julien, avant tout, merci de nous accorder de ton temps. Depuis quand es-tu ambassadeur des Banques Alimentaires belges ?
Cela fait déjà 5 ans. Au départ, je m’étais engagé pour une année. Je devais intervenir sur quelques projets, sans plus. Et puis, au fur et à mesure, les Banques Alimentaires et moi avons trouvé notre rythme de croisière, malgré la période plus difficile de la pandémie de Covid-19.
Qu’est-ce qui te pousse à t’engager auprès des Banques Alimentaires ?
Par mon métier, j’ai une sensibilité naturelle pour tout ce qui touche à l’alimentation et à la lutte contre le gaspillage. Il s’agit de pouvoir se nourrir, d’un besoin vital que de plus en plus de personnes peinent à satisfaire. C’est fondamental.
Et puis, je trouve normal de mettre ma petite notoriété au service de celles et ceux qui luttent contre la pauvreté et la détresse alimentaire.
La pauvreté, c’est un phénomène qui te touche ?
Bien sûr que cela me touche ! Je trouve choquant qu’on atteigne un tel niveau de pauvreté en 2022. Dire que cela risque de se dégrader encore en 2023… Dans un pays riche comme la Belgique et avec les moyens technologiques dont nous disposons, c’est incompréhensible. Si cela continue, où en serons-nous en 2050 ? Que restera-t-il de notre humanité ?
Je suis très conscient du fait que la pauvreté peut arriver à n’importe qui, moi compris. Quand les difficultés s’accumulent, la mécanique de paupérisation s’emballe très vite. J’ai une petite fille de 7 mois et c’est un vrai bonheur. Mais je ne me vois pas faire un deuxième enfant pour le moment. D’abord parce que j’ai une vie très chargée, mais aussi parce que je ne suis pas sûr de pouvoir offrir un avenir sécurisé à deux enfants.
La cuisine de qualité, c’est forcément une cuisine coûteuse ?
Une cuisine de qualité, c’est une cuisine du cœur, généreuse et qui fait plaisir. Ça peut paraître un peu nunuche, mais c’est vrai. On peut très bien cuisiner des mets simples et abordables et en faire des plats savoureux. L’important, c’est de cultiver l’envie et le goût du partage.
La paupérisation, tu la ressens dans tes activités ?
Je tiens une épicerie de proximité, Le marché de Julien, à Marbehan. Depuis la crise du Covid-19, les clients viennent moins souvent et ils achètent moins.
Quand j’organise des événements, je réunis moins de producteurs exposants et le public vient moins nombreux. Tout s’est contracté. On assiste à une perte de qualité de vie impressionnante.
Sans ma modeste notoriété, j’aurais probablement dû fermer mon épicerie. J’en suis même à me demander si je ne vais pas fermer un jour de plus pour économiser l’énergie ou travailler avec moins de collaborateurs.
Être une personnalité médiatique, c’est une responsabilité ?
C’est clairement une responsabilité et je ne la souhaite pas à tout le monde, car c’est très lourd à porter. Il faut être fort dans sa tête car, quoi que tu fasses, tu devras subir des critiques souvent féroces, en particulier sur les réseaux sociaux. J’ai appris à gérer cette pression, mais je constate quand même que le confinement a rendu certaines personnes plus méchantes dans leurs propos.
Pour donner un exemple, j’ai été victime d’une agression il y a 5 ans. J’ai été choqué de recevoir non pas des messages de sympathie ou de soutien, mais des messages de haine.
Donc, si c’était à refaire, je travaillerais moins à entretenir ma notoriété. Ça, c’est certain.
Pour terminer, quels sont tes projets à court et moyen termes ?
A très court terme, je vais inaugurer mon restaurant, le Tchår, au début du mois de décembre à Bastogne. C’est un projet que je porte avec mon associé Thomas Meunier, qu’on ne présente plus. Ouvrir le Tchår, qui peut vouloir dire « viande » ou « char » en patois ardennais, c’est vraiment un rêve qui se réalise.
A plus long terme, je voudrais mener une vie paisible, au soleil, et gérer un petit restaurant convivial avec ma femme. Ce serait le bonheur.
Merci beaucoup, Julien, pour le temps que tu nous as consacré et pour toute l’énergie positive que tu insuffles aux Banques Alimentaires !
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